Aucun doute ! Une question que de toute façon le candidat à la création d’activités ne pourra éviter de se poser, dans un pays aussi réglementé que le nôtre : quel statut choisir, pour l’exercice de cette activité !

Sans prétendre à l’exhaustivité, nous voulons ici, vous faisant part d’observations et de reculs d’expérience, tenter d’apporter notre modeste pierre à la réflexion, dans le cas toutefois d’une activité de services aux animaux, toilettage, éducation…

Un premier statut vient à l’esprit de tout un chacun, c’est celui de l’auto-entreprise.

Bien sûr, ce n’est pas la solution qui vous conduira à la fortune ! Un chiffre d’affaires limité à 32 900 € (cas d’une activité de prestation de services), cela vous fera dans le meilleur des cas un revenu net après impôt de l’ordre de 24 000 € (2000 € mensuels). Mais, il faut en convenir, une solution qui présente bien des séductions : très grande simplicité de toutes les formalités administratives et fiscales. Le montant de vos charges fiscales et sociales se calcule très simplement : c’est un pourcentage de votre chiffre d’affaires (26,6 %, à ce jour, toujours pour une activité de prestation de services).

Rien ne vous interdit d’acheter et de revendre, la limitation du chiffre d’affaires dans ce cas passe à 82 200 € avec un pourcentage de charges sur la partie achat revente de 15,2 %.

Les déclarations sont d’une simplicité absolue : on peut même à peu près tout faire à partir de son ordinateur, en quelques clics.

Autre avantage, une solution dont vous ne restez pas prisonnier, et dont vous pouvez sortir aussitôt que votre chiffre d’affaires se développe.

La solution, par conséquent, pour tous les débutants ? Pas si simple !

Voyons cela.

Rappelons-le : l’ensemble de vos charges sociales et fiscales se calcule sur le montant de votre chiffre d’affaires. Et c’est précisément là que peut se poser le problème !

Si votre activité peut s’exercer sans charges, tout va bien. C’est le cas par exemple d’un développeur informatique, qui travaille chez lui, à partir d’un ordinateur dont il disposerait de toute façon. Son travail ne lui impose a priori aucun investissement matériel, et jusque-là, pas de problème.

Mais il en va très différemment si votre activité génère des charges : par exemple des achats, un loyer, du matériel, des consommables…

Dans ce cas, la situation peut rapidement devenir beaucoup moins favorable.

Tout d’abord, il faut avoir à l’esprit que vos prestations sont facturées hors TVA.

Or, une entreprise soumise à la TVA déduit de la TVA qu’elle doit à l’État le montant de la TVA qu’elle a payée à ses fournisseurs. Ce qui ne sera pas du tout votre cas : puisque vous ne payez pas de TVA, vous ne pouvez rien déduire, c’est-à-dire que l’ensemble de vos charges est à considérer toutes taxes comprises, et non pas hors taxes comme c’est le cas des autres entreprises.

Mais il y a beaucoup plus significatif : c’est le fait que le pourcentage de taxes ne se calcule pas sur la différence entre votre chiffre d’affaires et vos charges, mais bien sur la totalité de ce chiffre d’affaires ! Dans ce cas, et très rapidement, le statut de gérant de la SARL ou d’associé unique d’EURL se révèle finalement plus favorable ! C’est très facile à comprendre : certes, dans ce cas, le pourcentage des charges sociales se révélera plus élevé, mais il se calcule sur un montant significativement inférieur, puisqu’il n’est pas calculé sur le total du chiffre d’affaires, mais sur ce chiffre d’affaires précisément diminué de toutes vos charges ! Et la différence peut rapidement devenir significative.

Le tableau ci-dessous illustre notre propos :

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La première ligne envisage une activité au maximum du chiffre d’affaires pour une auto-entreprise, sans aucune charge d’exploitation. Dans ce cas, l’avantage revient de façon très nette à l’auto-entrepreneur (avant dernière colonne).

La seconde ligne décrit une activité nécessitant des achats (5000 €) et des charges (10 000 €). Dans ce cas, on s’aperçoit que l’avantage passe du côté du travailleur non-salarié.

On notera qu’il est peu vraisemblable d’envisager une activité de toilettage dans un local en location avec des montants de charges inférieurs à la deuxième ligne… dans ce cas, le statut d’auto-entrepreneur est sans doute à oublier…

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4 Responses to Pour ou contre le statut d’auto-entrepreneur?

  1. Mogé dit :

    Très bon sujet que je n’arrête pas de consulter étant donné que c’est assez compliqué et que cela me freine dans mon projet futur. Les charges, le RSI sont beaucoup trop importantes dans notre vie et personne ne se déduit un salaire. Combien de salons je vois fermé tout cela parcequ’ils n’arrivent pas s’en sortir avec les charges. Une réforme nécessaire ou des bons renseignements.

  2. Masson-Voisin dit :

    Très bon article, il y a un point à soulever, ce sont les tarifs pratiqués par les auto – entreprises, croyant avoir moins de charges qu’une entreprise classique, ils cassent les prix pour attirer le client, et se rétament rapidement , tout en ayant cassé le marché. Quand je me suis installée, il y a 4 ans, les banques ne suivaient pas les projets « toilettage  » sous prétexte que pour 4 salons qui ouvrent, 3 sur les 4 ferment . J’ai du me battre pour prouver que mon projet était viable. Être artisan toiletteur, ce n’est pas seulement être un bon technicien, mais aussi un bon commercial, gestionnaire, administrateur. . .

    • Cyrille GEORGEL dit :

      Nous vous remercions de votre réaction. Votre commentaire, tout à fait pertinent, mérite une réponse réfléchie. C’est ce que nous nous proposons de faire, très prochainement, à l’occasion d’un article dédié à ce sujet !

  3. V dit :

    Plus simplement me choix s’impose de lui même si l’on est consciencieux le statut d’auto entrpreneur ne permet simplement pas d’apporter les garanties financière et d’assurance nécessaire aux activités professionnelles liées aux animaux de compagnie.

    Pet sitter = Certificat + RC pro couverture minimale 4000 €
    Promeneur = Certificat + RC pro exercice interdit sur la voie publique (obligation d’avoir un terrain professionnel clos)
    Taxi animalier = inscription au registre des transporteur + RC PRO + assurances marchandises + capital de garantie
    Etc…….

    Le choix est simple ou on exerce légalement et donc l’AE est obsolète ou on est malhonnête et l’AE est très bien, certains centre des formalités pour les Entreprises vous disent clairement tentez le coup vous on ne peut pas contrôler tout le monde. A termes dans les 6 mois après le début de votre activité c’est contrôle des impots, tribunal de commerce, fermeture etc……….. Et en cela je dis bravo

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