< Ce billet constitue une suite de : Quel statut ?
La première question à se poser, paradoxalement, n’est pas celle de vos tarifs, mais celle d’une évaluation précise du prix de revient horaire de l’activité toilettage de l’entreprise !
Quels tarifs dois-je pratiquer ? C’est la question bien légitime que se pose tout un chacun toiletteur !
Le premier réflexe est de copier le tarif… de ses plus proches voisins… Mais là, je vous le dis tout net : danger ! Bien sûr, il est tout à fait nécessaire de se faire une idée de l’offre de la concurrence. Mais avant de copier, il faut vous assurer que ces prix ne vont pas vous mettre sur la paille ! Mieux, qu’ils vont vous permettre ce pour quoi votre entreprise existe : gagner de l’argent.
Second réflexe : s’adresser à un organisme professionnel ! Mais voilà, les organismes professionnels ont beau jeu de « botter en touche », se réfugiant derrière le petit doigt de la loi, qui assimile une quelconque recommandation tarifaire à une « entente entre producteurs », autant dire des pratiques d’associations de malfaiteurs, qui auraient tôt fait de faire de nous des Al Capone de la tondeuse et des ciseaux…
Il est impossible du publier des recommandations tarifaires, soit, mais ce qui est un devoir en revanche, c’est de donner des explications simples sur la meilleure manière de calculer prix de revient et de vente !
Quels tarifs, dites-vous ? Je réponds : quel est votre prix de revient horaire ?
En général, on ne sait pas ! C’est pourtant assez simple à définir !
Calculer les charges de l’entreprise, liées à l’activité de production de toilettage
Si l’entreprise n’offre qu’un seul service, c’est même tout à fait simple. Demandez à votre comptable préféré de vous établir votre compte d’exploitation prévisionnel. Prenez le total de vos charges d’une année, en y incluant ces petites gâteries que sont les frais financiers, et les amortissements. Si votre entreprise est en « nom personnel », assurez-vous qu’on y a prévu une « rémunération de l’exploitant » et les charges y afférant : ce n’est pas parce que vous êtes votre propre patron que vous êtes obligé de travailler pour rien ! Appelons pour simplifier ce premier résultat A.
Les choses se compliquent un peu si l’activité toilettage n’est pas la seule activité de l’entreprise, ce qui est économiquement hautement souhaitable : il faudra distinguer dans le compte de charges, ce qui revient au toilettage. C’est de la bonne comptabilité analytique, tout simplement. Mais parfois, c’est plus simple à dire qu’à faire !
On peut, assez logiquement, décider de répartir un loyer en tenant compte de la réalité de la répartition des mètres carrés. Mais comment répartir des dépenses telles que les consommations électriques, les frais postaux, ou les services du comptable ? Si aucune autre logique ne permet de répondre à certaines questions, répartir ces frais en proportion des chiffres d’affaires : si l’on part du principe que l’activité d’un salon de toilettage est économiquement équilibrée quand une activité de vente complémentaire vient égaler en termes de chiffre d’affaires l’activité de services, on peut décider tout simplement de diviser la plus grande partie des postes de charge par deux.
Calculer les heures de production
Il vous reste à calculer le nombre d’heures de production de votre entreprise, soit B. Attention, B n’est pas le nombre d’heures travaillées dans l’entreprise, mais le nombre d’heures consacrées à toiletter réellement des animaux (soit un nombre significativement inférieur, sauf à travailler et faire travailler son personnel dans ce que nous appellerons une certaine obscurité, pour ne pas dire un peu trivialement, le noir le plus absolu…).
Le « temps de production » doit-il prendre en compte le temps passé à prendre les rendez-vous, à recevoir et rendre les animaux, ou encore à l’entretien du salon ? On pourrait parfaitement l’admettre, mais dans ce cas, il faudrait inclure ce temps dans le calcul de la durée des toilettes. En général, il paraît donc plus simple de ne retenir pour le temps de production que la somme des heures réellement dédiées dans l’entreprise à la production de toilettage (exclure les heures des jours de congé et des jours fériés).
Déterminer son prix de vente horaire
La division de A par B vous donne votre « PRH », prix de revient horaire.
Le résultat vous permettra-t-il de calculer vos prix de vente : non bien sûr ! Le bon sens économique commande d’appliquer au PRH, un « coefficient de sécurité », d’au moins 20%. Les bonnes années, ces 20% produiront de la marge bénéficiaire, et les années moins bonnes, ils permettront de faire face sans mettre l’entreprise en péril, aux aléas de la vie de toiletteur, que sont par exemple les saisons où il pleut trop d’eau, les trimestres où il fait trop froid, les mois où il tombe trop d’impôts, et les jours, où une grève des services publics nous prive de tous nos clients privés…
Vous voilà enfin équipés d’un prix de revient, ou plus exactement, d’un PVH, d’un prix de vente horaire de votre production. Mais que faire à présent de ce précieux PVH ?
Le plus facile serait de facturer notre clientèle au « temps passé », mais ce n’est commercialement pas acceptable. Il faut d’une certaine façon « forfaitiser » ce temps passé, c’est-à-dire décider d’un temps moyen passé à chaque type de toilette. Ce temps moyen forfaitisé multiplié par le PVH nous donne le prix moyen de chaque toilette.
La détermination des « temps moyens »
Fort bien, me dites-vous, mais quel est le temps moyen à appliquer à chaque toilette ?
Il s’agit là d’une question tout à fait intéressante, dont je me propose de discuter avec vous, et en détail, dans un prochain billet !
> Lire aussi : Pouvez-vous vous passer de communiquer (dit autrement, de faire de la publicité)
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