< Ce billet constitue une suite de : Toilettage : le secret du plaisir
Dans mon précédent billet, je développais ce qui m’a procuré et me procure encore le plus de plaisir dans l’exercice du métier de toiletteur : une certaine forme de connivence profonde et difficile à décrire avec l’animal, qu’il s’agisse d’un chien ou d’un chat.
Et puis j’ai repensé à cet article, et j’en ai éprouvé quelque remords : présentées comme je l’ai fait, les choses paraissent tout à fait naturelles, en quelque sorte, presque automatiques. Or la vérité est que ce n’est pas exactement le cas : il faut, pour que ce plaisir ne s’émousse jamais, et qu’au contraire, il ne cesse pas de s’approfondir, y mettre quelques formes, que je veux bien vous confier aujourd’hui !
La première condition, pour cela, est tout à fait fondamentale : en effet, en son absence, rien n’est possible. De quoi s’agit-il ? Il faut apprendre à « prêter attention ». Prêter attention à quoi ? À tout.
À soi-même d’abord. Mes réactions, mes émotions, mes sentiments. Mes gestes. Ma gestuelle.
À l’animal, on s’en doute. Mais plus encore à la relation que j’établis avec lui et plus encore, aux évolutions de cette relation.
Ensuite, prendre une petite part de temps pour analyser, conclure, et envisager.
Tout cela dans une grande ambiance de modestie. Accepter une forme de remise en cause permanente de soi-même, de sa personnalité, mais aussi de sa manière de faire. Être prêt à changer, chaque fois qu’il est nécessaire, et quoi que cela puisse coûter.
Celui qui est persuadé d’avoir atteint son meilleur niveau ne se trompe pas du tout : il a en effet atteint son meilleur niveau. Il ne progressera plus.
Celui qui croit tout savoir a également raison : il vaut mieux pour lui ne pas changer. Le vertige le prendrait à l’observation de l’immensité de ce qu’il ne sait pas.
Car c’est un autre point essentiel : le souci permanent d’approfondir ses connaissances théoriques du comportement et de l’éthologie. Lire, pour se donner à réfléchir. Réfléchir : former ou organiser des idées, certes, et les retourner dans sa pratique quotidienne.
Le contact quotidien et répété avec l’animal n’est pas suffisant en soi. Il serait même de nature à devenir lassant. La nature humaine est ainsi faite, qu’elle finit par se lasser de tout, même de ce qui l’avait d’abord passionné.
Ce qui n’est pas du tout le cas du contact, sans cesse approfondi, renouvelé, retravaillé, que je suggère. Et la récompense d’un tel parcours est de se rendre compte qu’avec le temps et les années qui passent, le pourcentage des animaux avec lesquels un certain niveau de confiance ne finit pas par s’établir, ne cesse de se réduire… une immense source de réel bonheur.
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