Nous l’avons dit dans un billet précédent, l’Agility est l’une des disciplines qu’un éducateur peut proposer à sa clientèle, en complément de l’activité d’éducation de base.

Mais ce n’est pas la seule, et je vous propose quelques mots d’une autre discipline, tout à fait intéressante, et de nature à séduire de nombreux propriétaires, tout en faisant le bonheur de leurs camarades chien : il s’agit de ce que l’on appelle l’Obédience.

L’Obédience : de quoi s’agit-il ? Comme pour l’Agility, cela nous vient d’Angleterre. Mais c’est à peu près tout ce qu’ont en commun ces deux disciplines très différentes, même s’il arrive souvent que des champions de l’une se montrent très performants aussi dans l’autre.

L’Agility est un parcours d’obstacles, l’Obédience une série d’exercices plus ou moins complexes : suite avec et sans laisse, les positions, divers rapports d’objets dans diverses conditions…

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Mais ce qui fait l’intérêt de la discipline, ce ne sont pas ces exercices en soi, que connaît n’importe quel chien un peu éduqué, mais la manière dont ces exercices doivent être exécutés, qui est tout à fait spécifique.

Deux critères fondamentaux caractérisent cette exécution. Le premier, c’est une très grande précision.

Les exercices de suite ne se conçoivent par exemple que l’épaule du chien collée au genou du conducteur. Pour les exercices de rappel, le parcours suivi par l’animal doit respecter des règles tout aussi précises.

Le second critère, c’est une participation enthousiaste de la part du chien. Celui-ci ne doit pas donner l’impression d’obéir, mais d’exécuter les mouvements qui lui sont indiqués avec passion, enthousiasme, et gaieté.

Tout le contraire d’un comportement de soumission !

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Il n’y a d’ailleurs pas réellement de mot pour traduire ce concept anglais du mot obédience dans la langue française, et notre mot obéissance ne conviendrait ici en aucune manière. C’est pourquoi généralement, on ne traduit pas, et on utilise, en le francisant, le mot anglais. Et quoi que nous soyons des adversaires résolus du franglais, en la circonstance, nous pensons que c’est en effet le meilleur choix.

L’intérêt de la discipline est qu’elle peut en fait se pratiquer à peu près n’importe où, même sans installation spécifique, pourvu que l’on trouve un espace calme, qui permette aux chiens et à leurs conducteurs le niveau de concentration nécessaire.

Un second intérêt est que la discipline, tout comme d’ailleurs l’Agility, développe un très haut niveau de connivence, de partenariat, de compréhension mutuelle, à l’intérieur du couple conducteur – chien.

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À notre avis, tout éducateur devrait proposer à tous ses clients au moins une initiation minimale à l’Obédience ! Apprendre aux conducteurs qu’ils peuvent tout obtenir de leur compagnon, non pas en le soumettant, mais en suscitant sa participation presque passionnée, c’est ouvrir à ces derniers des horizons particulièrement enthousiasmants.

On peut pratiquer l’Obédience de manière individuelle, uniquement pour le plaisir. Mais on peut aussi participer à des compétitions officielles, qui sont d’ailleurs ouvertes dans certaines conditions même à des sujets non inscrit à un livre d’origine.

Pour un éducateur, organiser un club d’Obédience, avec une équipe participant à des épreuves régionales, voire nationales, voilà un magnifique moyen de se faire connaître, tout en apportant un réel service à la cause de la relation homme – chien !

Quant à l’éducateur qui animerait en même temps un club d’Agility et un autre d’Obédience…

Le partenariat actif plutôt que la soumission, c’est l’esprit même de ces disciplines, et c’est aussi celui de la méthode Audreco d’éducation canine, telle qu’elle est résumée dans nos cours, et notre ouvrage « Éducation réciproque ».

Dans de prochains billets, nous aborderons d’autres disciplines, qui peuvent tout à fait s’inscrire dans cette même démarche : à bientôt donc !

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One Response to L’éducateur et l’Obédience

  1. Aurélie dit :

    L’extrême rigueur d’exécution est abordable pour n’importe quelle espèce de chien. Mais à partir du moment où elle implique un enthousiasme débordant de la part du chien dans l’exécution des ordres, je pense que cette discipline se limite à certaine race. Je pense notamment au chien de berger.
    J’imagine difficilement un basset hound sur ce type d’épreuve par exemple. Il aimera par dessus tout flairer une piste de sanglier pour son maître chasseur mais il s’ennuyera à mourrir à marcher au pied de son conducteur en ne le quittant pas des yeux.
    A l’inverse du chien de berger qui ne s’intéressera pas la piste du sanglier.
    Et pourtant, ces chiens auront la même passion inébranlable pour leur maître mais elle sera juste exprimée différemment.
    Cette discipline met donc en avant la grande qualité de certaine race de chien. Et met de côté d’autre race toujours aussi intéressantes mais qui, de part uniquement leur nature intrasèque, ne satisfaisont pas aux exigences demandées en obédience.
    Je voulais ainsi préciser qu’un chien qui n’a pas d’enthousiasme à cette discipline ne veut pas dire qu’il n’est pas passionné par son maître.
    Tout simplement que cette discipline n’est pas idéale pour tous les chiens.

    Et aussi, et c’est pour cela que votre méthode est tres bien, la soumission n’a jamais lieu d’être dans le vocabulaire canin. Le partenariat est le mot clé.
    Le chien doit etre notre partenaire de jeu dans toutes les disciplines canines. Et si celui ci s’ennuie ou s’y désintéresse rapidement, vaut il la peine d’insister pour ne pas entrer justement dans la soumission ? Certains éleveurs sont justement sélectionnés leur sujet pour leur capacité à travailler…
    Le chien doit être notre partenaire sociale au sein de la famille. Comme dans toute société, il faut donc mettre en place des règles de vie dans un respect mutuel. En gardant à l’esprit que notre chien y a une place à part entière.

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