< Ce billet constitue une suite de : Réglementation applicable aux salons de toilettage : petits travaux pratiques
Pas de bon ouvrier sans bons outils : pas de bon toiletteur sans matériel qui fonctionne parfaitement et donc sans têtes de coupe… qui coupent à la perfection…
Pour qu’une tête de coupe donne réellement satisfaction, il faut que les plans de son peigne et de son contre-peigne soient parfaitement rodés, et pour obtenir ce résultat, il faut en recommencer le rodage dès que celui-ci s’avère même légèrement insuffisant.
(J’insiste, on aiguise des ciseaux, mais on rode une tête de coupe, on peut affûter son raisonnement, mais pas sa tête de coupe…)
J’ai toujours soutenu qu’un toiletteur qui ne se charge pas lui-même du rodage de ses têtes de coupe ressemble à un artisan boucher qui confierait l’aiguisage de ses couteaux à un sous-traitant : impensable, n’est ce pas ?
Je le soutenais d’autant plus fort que le rodage d’un peigne qui n’est pas encore abîmé, qui commence seulement à donner des signes de faiblesse, est un acte extrêmement simple, facile à apprendre, facile à pratiquer.
Il ne faut pas cinq minutes en effet pour démonter une tête, en passer peigne et contre peigne sur son lapidaire, nettoyer soigneusement, graisser, remonter : neuf fois sur dix, ça fonctionne parfaitement. La dixième, il faut recommencer, mais quelle importance ? C’est seulement cinq minutes de perdues.
Tout cela était vrai, mais…
Mais, il fallait tout d’abord s’équiper dudit lapidaire, qui n’est certes pas gratuit. Il faut choisir sa meule. Les meules en cuivre sont moins salissantes, mais plus difficiles d’utilisation. Les meules en fontes sont moins chères, mais il faut savoir « potéyer » sa meule, ce qui n’est pas difficile, mais prend un peu de temps : passer juste ce qu’il faut de pâte (je conseille de choisir le grain le plus fin, un grain de finition, car si nous agissons souvent, c’est en fait bien un travail de finition que nous pratiquons), ni trop, ni trop peu, et bien savoir l’étaler. Il faut avoir fixé le lapidaire de telle sorte que la meule tourne dans un plan bien horizontal. Il faut protéger le lapidaire pour éviter que les projections ne viennent souiller copieusement l’environnement sur un rayon de plusieurs mètres. Et ce n’est pas tout : la meule, il faut encore la faire rectifier régulièrement, ce qui prend du temps et coûte un certain prix ! Il faut avoir sous la main un petit aimant pour tenir la pièce à roder, ce petit aimant que l’on ne retrouve jamais au moment où l’on en a besoin…
Le lapidaire
Et puis, pourquoi ne pas le reconnaître, le rodage est un travail facile, mais relativement salissant.
Tout cela est toujours vrai, mais…
La révolution du rodage des têtes de coupe
Mais désormais, amis toiletteurs, le rodage sur lapidaire est au toilettage ce que les galères sont aux marins : un souvenir du passé, et rien d’autre !
C’est qu’il existe désormais sur le marché, disponibles à des prix tout à fait raisonnables, des pierres diamantées, qui changent de manière fondamentale toutes les données du problème !
Faisons parler le fabricant : « un diamant mono cristallin de taille uniforme est incrusté de façon permanente dans une plaque de nickel perforée et usinée avec précision. Les deux tiers de chaque diamant sont noyés dans le nickel, laissant un tiers exposé au travail. Le diamant étant le matériau le plus dur connu, les pointes abrasives ne s’usent que très lentement, offrant une durée de vie sans doute très longue dans le cas de notre utilisation. La planéité de la pierre est parfaite. »
Plus besoin de pâte, donc, plus besoin de poteyer ! Quelques gouttes d’eau suffisent désormais !
Pas de geste plus simple : il suffit de promener le peigne, puis le contre peigne de la tête de coupe sur la pierre que l’on a mouillé au préalable. Frotter quelques instants : dès que les champs de contact vous paraissent brillants, uniformes et nets, ne cherchez pas, le rodage est terminé !
Méthode
Résumons ce que nous avons à faire :
- démonter la tête de coupe, l’essuyer,
- mettre un peu d’eau sur la pierre diamantée,
- frotter le peigne bien à plat sur la pierre, jusqu’à ce que la surface des champs de contact soit brillante, nette et uniforme (sur une tête de coupe normalement entretenue, moins de deux minutes),
- effectuer la même opération avec le contre-peigne,
- essuyer avec un papier chiffon le peigne et le contre-peigne pour éliminer l’eau et la limaille déposée,
- mettre une goutte d’huile sur chacun des champs de contact,
- remonter et essayer !
Normalement, la tête fonctionne à merveille.
Petites précautions d’usage
Votre pierre diamantée n’est pas très chère, ce n’est pas une raison pour ne pas la ménager. Tout d’abord, prenez l’habitude d’utiliser de manière toute la surface de la pierre, pour ne pas créer de zones de plus forte usure.
Ensuite, rincer la pierre régulièrement pour ne pas travailler avec une pierre sale, ce qui pourrait l’endommager et lui faire perdre sa parfaite planéité.
Enfin, la stocker dans un endroit où elle ne puisse ni tomber, ni être cognée de manière malencontreuse.
Quelle pierre choisir ?
Le fabricant propose plusieurs modèles. Il me semble que le modèle le mieux adapté à notre usage est une pierre dite à « double grain ». Cette pierre est utilisable sur ses deux faces, l’une des faces ayant un grain plus fin que l’autre (et donc mieux adapté à un travail de finition).
Nota : en général, le grain le plus épais est repéré par un cercle de couleur bleue, le plus fin, par un autre cercle de couleur rouge.
Autres usages
La pierre permet sans difficulté d’envisager l’aiguisage des ciseaux, mais cela demanderait un autre développement sur lequel je ne veux pas insister.
Contre-peigne avant rodage sur plaque à diamants.
> Lire aussi : Pouvez-vous vous passer de communiquer (dit autrement, de faire de la publicité)
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Ce que vous dîtes et vrai mais l’affûtage des outils techniques tels que les peignes et contre peignes demande de la pratique et du métier.
En tant qu’affûteur je vois beaucoup de professionnels (toiletteurs ou éleveurs) qui se sont essayés à l’affûtage et qui ont perdu du matériel. Et comme vous le précisez, le prix d’achat d’un lapidaire et d’une meule en fait un outil réservé aux professionnels de l’affûtage.
En tout cas, merci pour votre article intéressant que ce nouveau produit.
j’ai pratiqué les deux façon de roder les têtes de coupe ? et c’est à la portée de tout le monde en étant un bien sûr manuel. en apportant toute l’attention on obtient de très bon résultat .
Merci !