< Ce billet constitue une suite de : Élevage : le secret des chiens et des chats heureux
Donc, nous sommes bien d’accord ? Le premier souci d’un éleveur de chiens ou d’un éleveur de chat, conscient de ses responsabilités, est de produire des animaux aussi bien socialisés que possible.
Qu’est-ce que la socialisation ? On peut donner de nombreuses définitions à cette expression, mais pour ce qui nous concerne, nous appellerons socialisation l’univers avec lequel un animal se trouve « familiarisé ». Un chien ou un chat sera considéré comme bien socialisé s’il a été réellement familiarisé avec l’environnement habituel d’une famille humaine, et que les éléments de cet environnement, objets fixes ou mobiles, êtres vivants ne constituent plus pour lui un sujet de découverte et donc de peur.
Il est généralement convenu que la socialisation chez le chiot, comme d’ailleurs chez le chaton commence à trois semaines. Dans le cas d’une socialisation insuffisante, c’est-à-dire si l’animal n’est pas suffisamment stimulé pendant cette période, la fenêtre de socialisation se ferme plus ou moins définitivement à partir de six semaines.
Par exemple, un petit chat ou un petit chien qui n’aurait jamais vu d’êtres humains avant six semaines ne sera plus jamais socialisé, ni même socialisable à l’espèce humaine. Il aura peur de tous les humains, et tentera de se dérober à leur contact.
Bien sûr, une personne patiente pourra plus ou moins réussir l’apprivoisement d’un tel sujet, mais les résultats seront toujours médiocres, et la crainte de l’espèce humaine en tant que telle ne disparaîtra plus jamais.
En revanche, si les expériences précoces (contact avec de nouveaux objets, les animaux d’autres espèces, expérience de situations variées) sont riches pendant la période qui s’étend de trois à six semaines, il semble bien qu’une forme de socialisation complémentaire puisse se prolonger jusqu’à une période beaucoup plus tardive.
Par ailleurs, il n’est pas du tout certain que la socialisation ne commence réellement qu’à partir de trois semaines, il est même admis par beaucoup d’auteurs qu’elle débute plusieurs semaines… avant la naissance !
Maintenant, le candidat éleveur se trouve soumis à une véritable contradiction. D’un côté, les recommandations officielles, comme d’ailleurs les conseils vraisemblables du vétérinaire de l’élevage vont pousser l’éleveur à isoler autant que faire se peut, d’abord la maternité, puis les jeunes sevrés, et cela dans le but de limiter autant que possible les risques de contamination.
Maintenant, dites-moi comment, dans de telles conditions, conduire avec succès une socialisation ?
En réalité, il ne faut pas s’exagérer ce fameux risque de contamination. Avant la naissance, on conviendra qu’il n’existe pas. Après la naissance, les animaux ont avalé le colostrum maternel, ce premier lait produit par la mère, particulièrement riche en anticorps. Ils sont donc en réalité parfaitement immunisés.
Et il n’y a donc aucune raison de ne pas soumettre les jeunes animaux aux expériences précoces, et les inconvénients consécutifs à des expériences précoces insuffisantes sont finalement bien supérieurs et bien plus handicapants que les risques de contamination.
Ouvrez les yeux de vos chatons et de vos chiots sur le monde, autant que vous pourrez, c’est le meilleur service à leur rendre !
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