< Ce billet est la suite de Trop ou pas assez de toiletteurs ? et de  Pas assez de toiletteurs, chiffres à l’appui 

Je crois avoir montré de façon pertinente dans le précédent billet, combien, et malgré les apparences, nous manquions en réalité de professionnels dans notre pays. Mais de quels professionnels s’agit-il ?

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Nous l’avons déjà souvent signalé : le toilettage en France souffre d’une sorte de tare originelle, dont il ne s’est jamais complètement remis.

Le sait-on encore : longtemps, la France a été le pays des caniches. C’en était au point qu’il y avait plus de représentants de cette race que de sujets de toutes les autres races réunies…

Le toilettage chez nous est issu de cette situation : il fallait bien d’une manière ou d’une autre tondre ou raccourcir ces pelages si nombreux. Avec ce corollaire que dans le subconscient tant du public que des professionnels eux-mêmes, le toiletteur est d’abord, pour ne pas dire uniquement, un spécialiste qui coupe ou tond.

Cela est si vrai que, chez nous, un toiletteur qui ne coupe pas se sent frustré et malheureux. Passe encore s’il a pu épiler. Mais un chien qui sort de chez lui avec un pelage aussi long que celui qu’il avait à son arrivée, c’est la pire des injures.

Cette situation ne se rencontre pas partout. Au contraire. Dans beaucoup de pays, la genèse de l’activité n’a pas été le souci de raccourcir, mais bien plus, celle de l’hygiène. « Ça sent bon, où on vous rembourse ! » : c’est la devise d’une chaîne de salons de toilettage itinérants à Sydney ! Dans de nombreux pays, le premier métier des toiletteurs n’est pas de combattre les fourrures, mais de les servir.

Vous souvenez-vous du tableau de mon dernier billet ? J’y montrais qu’avec un niveau d’hygiène très bas, 5000 salons, comme c’était le cas hier, étaient amplement suffisants pour répondre à la demande. Mais quelle demande ? Et quelle offre ?

Je puis en témoigner, j’ai (malheureusement) l’âge nécessaire pour cela : sur dix chiens que nous toilettions hier, huit étaient des caniches, les deux autres partagés entre Cockers et épilations. Des bains ? On ne peut pas dire que cela n’existait pas du tout, mais ils étaient loin d’être notre quotidien.

Les caniches sont devenus fort rares. Au point de désespérer les toiletteurs, qui se sont vengés en inventant les coupes les plus absurdes sur des races à poil long qui ne le méritaient pourtant pas, avec semble-t-il, une prédilection pour le Bichon, le Lhassa apso, le Yorkshire, et le Shih tsu.

Autant le dire tout de suite : si telle est la voie que vous entendez suivre, elle n’a pas beaucoup d’avenir ! Et ce n’est pas de ce côté que l’on peut envisager le potentiel des 33 000 salons de la dernière case mon tableau !

Ce potentiel, je me répète, il ne peut suivre que « le chemin de l’hygiène », accompagné d’un vrai respect et souci de la vérité des fourrures animales.

Mais, « laver des chiens », n’importe qui peut le faire, me dites-vous ! Ce n’est pas professionnel !

Et c’est exactement ce que croient en effet tant de salons de toilettage où les bains sont confiés à l’apprenti le moins expérimenté, avec des résultats qui ne sont pas de nature à beaucoup étonner les propriétaires…

Parce que la vérité est que le bain exige des installations et un réel niveau de professionnalisme, avec une bonne connaissance du métabolisme des pelages et de l’action des produits, pour pouvoir être donné de manière performante et économique ! Pas du tout à la portée du pauvre apprenti qui vient de débarquer dans le salon !

Tant que les toiletteurs français continueront de ne pas faire de l’hygiène leur principale religion, ils continueront de passer à côté du vrai potentiel de leur métier. Et ils continueront de laisser toutes leurs chances à d’autres, plus jeunes, qui l’auront compris… ces derniers sont d’ailleurs déjà en route !

Michel GEORGEL

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One Response to Pas assez de toiletteurs : mais quels toiletteurs ?

  1. Alossery dit :

    Je viens de lire votre article et je suis ravie de lire que je suis dans le vrais car je ne fais pas du tout de coupe . Je me suis diriger sur les félins car tous les propriétaires de chiens me demandent des coupes et sont d’ailleurs très étonnés lorsque je leur réponds que je ne fais pas de coupes mais que de l’hygiène.
    Du coup, je me sentais un peu hors course. Croyez-vous que je peux continuer dans ma voix ?

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