Vous souvenez-vous de trois de mes précédents billets : je vous entretenais du potentiel du marché du toilettage dans notre pays !
(Trop… ou pas assez de toiletteurs : http://entreprendre-animaux.audreco.com/trop-ou-pas-assez-de-toiletteurs/)
Que n’ai-je pas écrit ! De quoi déclencher la fureur d’une toiletteuse, qui m’adresse un courriel assassin, que par respect pour la décence, je me vois obligé de ne pas reproduire ici !
Mais je le dis tout net : je le regrette au plus haut point !
C’est qu’en effet, cette personne, sans s’en rendre compte bien sûr… dit exactement la même chose que moi ! Au point que son propos est une parfaite illustration de ce que je défends !
Voyons cela.
Qu’ai-je dit qui me mérite tant d’agressivité ? Qu’à la question de savoir s’il y a trop ou trop peu de toiletteurs en France, une analyse objective conduit à une réponse qui ne laisse aucun doute : il y en a trop peu ! (Pas assez de toiletteurs : chiffres à l’appui ! :http://entreprendre-animaux.audreco.com/pas-assez-de-toiletteurs-chiffres-a-lappui/)
Et la dame de m’abreuver de chiffres et de calculs. Je ne sais pas où elle a pu trouver ses sources qu’elle ne cite pas, mais à la vérité, cela n’a aucune importance : c’est que mon interlocutrice le révèle elle-même ! Ce qu’elle prétend calculer, c’est un pourcentage de chiens qui seraient, pour reprendre son expression, « toilettables ». Or je ne me soucie pas de ce pourcentage, puisque, comme je ne cesse de le démontrer, il sera toujours, et quoiqu’on fasse, en nombre insuffisant.
En effet, à quelle sorte de toilettages fait référence cette dame ? Son discours parle de lui-même : il s’agit seulement des fourrures qu’il faudrait raccourcir. Et pour ce type de travaux, on m’explique que nous serions déjà bien assez nombreux.
Mais si l’on veut bien me lire, avant de choisir de me mordre, on découvre que je ne dis guère autre chose : cette citation, par exemple, pour ma défense :
«… Les caniches sont devenus fort rares. Au point de désespérer les toiletteurs, qui se sont vengés en inventant les coupes les plus absurdes sur des races à poil long qui ne le méritaient pourtant pas, avec semble-t-il, une prédilection pour le Bichon, le Lhassa apso, le Yorkshire, et le Shih tsu.
Autant le dire tout de suite : si telle est la voie que vous entendez suivre, elle n’a pas beaucoup d’avenir ! Et ce n’est pas de ce côté que l’on peut envisager le potentiel des 33 000 salons de la dernière case de mon tableau ! »
Alors oui, je persiste et signe : pour le toilettage, la coupe… est pleine, et la tonte saturée ! Mais je le maintiens, du côté de la zoocosmétologie, notre profession accuse par rapport à beaucoup de pays étrangers un incroyable retard.
Je me cite encore (Pas assez de toiletteurs : mais quels toiletteurs ? : http://entreprendre-animaux.audreco.com/pas-assez-de-toiletteurs-mais-quels-toiletteurs/) :
« Tant que les toiletteurs français continueront de ne pas faire de l’hygiène leur principale religion, ils continueront de passer à côté du vrai potentiel de leur métier. Et ils continueront de laisser toutes leurs chances à d’autres, plus jeunes, qui l’auront compris… ces derniers sont d’ailleurs déjà en route… ! »
« Parce que la vérité est que le bain exige des installations et un réel niveau de professionnalisme, avec une bonne connaissance du métabolisme des pelages et de l’action des produits, pour pouvoir être donné de manière performante et économique ! Pas du tout à la portée du pauvre apprenti qui vient de débarquer dans le salon ! »
Je ne fais là que répéter ce que j’ai dit ailleurs (pour un toilettage intelligent: http://entreprendre-animaux.audreco.com/pour-un-toilettage-intelligent-fin/ ) :
« Essayons de conclure : il existe deux manières d’envisager le travail du toilettage, celle des toiletteurs coupeurs tondeurs, et celle des amoureux vrais du poil… Sans oublier l’essentiel : la première manière de faire ne peut concerner, au plus, qu’un petit 20 % du marché ; pour la seconde, pas de limites… »
Et pour ce dernier marché, d’autant moins de limites, qu’il n’est pas à la veille d’intéresser, ni même d’être compris par une majorité de toiletteurs « en exercice », comme le courriel de mon interlocutrice le démontre amplement… Jeunes toiletteurs ambitieux et à la recherche d’un marché porteur : la voie est libre, à vous de jouer… !
Michel GEORGEL
Lire aussi : Pas assez de toiletteurs : chiffres à l`appui!