Redisons-le, au risque de subir l’accusation de « radoter » : à notre avis, un éducateur ne va pas jusqu’au bout de sa mission s’il se contente d’une offre qui consiste à s’occuper des chiens plus ou moins jeunes de propriétaires plus ou moins neufs !

Contrairement à ce qu’il peut croire, et à ce que partage en effet la grande majorité du public, il ne devrait pas y avoir dans la vie du chien une période plus ou moins courte, au cours de laquelle le propriétaire plus ou moins assisté d’un éducateur s’occupe de ce qu’il est convenu d’appeler l’éducation, et puis ensuite, plus rien !

Pour rester jeune, enthousiaste et actif, l’animal a besoin non seulement d’exercice physique, mais de solliciter les neurones de son cerveau : et pour cela, tous les apprentissages, à tout moment de l’existence, peuvent se révéler bénéfiques.

Par exemple, un éducateur devrait selon nous avoir systématiquement une offre complémentaire en Agility.

Rappelons pour ceux que ce terme pourrait surprendre en quoi consiste cette discipline : un chien doit parcourir en un temps chronométré un parcours d’obstacles variés, guidé par son conducteur, mais sans que ce dernier soit autorisé au moindre contact physique. Il existe des compétitions officielles de cette discipline.

Dès qu’un éducateur dispose de la surface nécessaire, il devrait installer un tel parcours. Et ceci vaut y compris pour les personnes installées en région urbaine : en effet, le rendement d’un tel parcours sera encore augmenté s’il est couvert, et que maîtres et chiens peuvent s’y exercer à longueur d’année.

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« Mais je ne dispose ni d’une salle suffisamment grande, ni même d’un terrain ! », pensez-vous.

Ce n’est pas une raison suffisante pour envisager d’y renoncer ! Un club d’Agility, dans une commune ou dans un centre commercial, voilà une animation sympathique et vivante susceptible de retenir l’attention d’un élu ou d’un directeur de centre, et de vous attirer toutes les sympathies nécessaires à la résolution de tous vos problèmes…

Attention au sol, cependant, qui ne doit pas, c’est l’évidence, être glissant…

L’intérêt de la discipline est qu’une immense majorité de chiens adore ! Mieux que cela, la seule vue du parcours suffit à déchaîner l’enthousiasme !

Pourquoi ? Difficile à comprendre ! Mais la nécessaire complicité qui règne à ce moment entre le conducteur et le chien y entre sans doute pour une part essentielle !

Ajoutons que de manière surprenante, cet engouement peut se prolonger pendant des années…

Bien entendu, on limitera les exigences pour les jeunes chiens dont la musculature n’est pas terminée ; enfin, cela tombe sous le sens, on réduira peu à peu les obstacles, pour finir par les supprimer, dès que les articulations commenceront de rencontrer des problèmes liés à l’âge. Il sera temps alors de passer à des activités plus adaptées à cette période de la vie.

Un autre intérêt de la discipline est que les règles concernant le franchissement de certains obstacles sont assez précises (interdiction par exemple de toucher ou de ne pas toucher telle partie de l’obstacle) et qu’elles exigent par conséquent de la part du couple une certaine rigueur…

Enfin, précisons que si l’essentiel de l’effort est produit par le chien, la réussite du couple ne peut se faire sans un minimum de condition physique… du conducteur ! Condition physique que les entraînements ne vont pas manquer d’entretenir, un bienfait indirect, certes, mais non moins réel de l’activité.

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Il y a plusieurs manières pour un éducateur de faire pratiquer ce sport canin. On peut envisager la possibilité de créer une association, puis une équipe affiliée à la fédération, équipe qui participe aux compétitions. Dans ce cas, vous devez en principe organiser vous aussi au moins une épreuve chaque année, ce qui peut être une excellente occasion de vous faire connaître. Il en est de même si l’équipe de votre club obtient quelques résultats.

Vous pouvez aussi pratiquer et faire pratiquer ce sport sans aucun objectif de compétition.

On peut imaginer l’organisation de sessions d’entraînements collectifs, des entraînements individuels… Pour ceux qui voudraient en savoir plus, voir nos cours ou encore notre livre : « Éducation réciproque ».

Voilà l’occasion pour un éducateur de créer autour de lui un environnement extrêmement sympathique, chaleureux, qui plaira à beaucoup d’humains, et à la quasi-totalité des chiens…

À bon entendeur éducateur, salut !

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One Response to L’éducateur et l’Agility

  1. SAEZ dit :

    Merci beaucoup pour cette vidéo. C’est exactement mon point de vue. Pour persuader les plus sceptiques je précise que ça renforce le lien entre le chien et son maître, l’obéissance car le chien doit suivre les instructions de son conducteur et avec une petite démo perso avec ma chienne certains ne s’attendaient pas à ce que ce soit aussi « physique ».
    Pour ma part, dans mon club je ne la pratique pas pour la compétition mais comme une récréation en fin de cours. Il me manque encore quelques agrès mais j’ai les principaux : sauts, slalom, le « pneu ». Il nous manque la « bascule » pour les adultes (j’en ai fabriquée une pour les chiots), le « A » et la « passerelle ». Mais ça ne fait pas très longtemps que je pratique donc j’espère arriver vite à avoir les agrès qui me manquent.
    Cordialement, Magaly.

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