Dans un précédent billet, nous avions évoqué le fait qu’un éleveur est d’abord un sélectionneur.

Aujourd’hui, nous nous posons une autre question : un sujet présentant certains défauts doit-il pour autant se trouver écarté comme reproducteur ?

La question ne se pose bien entendu que pour des reproducteurs présentant, malgré un défaut, d’autres qualités que l’on voudrait transmettre à une descendance.

shutterstock_288907262

En réalité, toute la difficulté repose sur cette question : est-on certain que le défaut constaté soit d’ordre génétique ? Ou dit autrement, est-il réellement « transmissible » ?

Or, très souvent, c’est loin d’être certain.

Par exemple, nous l’avons déjà signalé, un sujet monorchide, ou encore prognathe, ne peut être confirmé en France. Comme la confirmation est dans ce pays le préalable obligatoire, aucun chien français ne saurait avoir dans son arbre généalogique de sujets monorchides ou prognathes.

Cependant, dans d’autres pays, et notamment chez les Anglo-saxons, un sujet monorchide ou prognathe peut parfaitement reproduire. Or on constate que le pourcentage des sujets présentant ces défauts n’est pas réellement supérieur dans les populations canines anglo-saxonnes que dans la population canine française.

Qui pose en effet la question du caractère génétique d’un tel défaut.

Capture d’écran 2015-10-22 à 13.58.12

Dans d’autres cas, la difficulté est encore plus grande. Par exemple, ce qui semble naturel est d’écarter du processus reproductif un chien présentant une dysplasie de la hanche. Or, certains scientifiques pensent que ce défaut n’a rien de génétique, et qu’il est en réalité lié à une erreur du programme d’alimentation : un sujet que nous pourrions développer si vous le souhaitez. Mais retenons seulement que dans l’hypothèse où les scientifiques qui soutiennent l’avis évoqué auraient raison, c’est donc à tort que certains sujets ont été écartés comme reproducteurs.

L’éleveur est avant tout un sélectionneur. Mais la sélection est une question plus difficile qu’il n’y paraît d’abord ! Pour être réellement bien conduite, elle nécessite en réalité expérience et réflexion.

Share →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.