< Cet article est la suite de Pour un toilettage intelligent (page 3) : la fourrure comment ça marche ?

L’organisation de la fourrure

Jusqu’à présent, nous avons fait semblant de croire à une sorte d’équivalence entre poil (animal) et cheveu (humain) ; ce qui a constitué, jusqu’à ce point de notre réflexion, une excellente assimilation « opérationnelle ».

Mais la vérité impose de le reconnaître : si nous voulons aller plus loin (et notre poursuite d’un « toilettage intelligent » nous oblige précisément à cela), nous en sommes désormais au carrefour où le divorce entre le cheveu et le poil prend un caractère irréversible !

Bien entendu, les lecteurs d’un tel article en sont tous informés, à défaut de s’en souvenir : si brillantes qu’elles puissent être, sur un certain nombre de points, nos chevelures diffèrent de celles de nos animaux de manière fondamentale ! Tout le monde sait cela, bien sûr, cependant, osons quelques rappels !

Les différences, cela commence par la durée des périodes de renouvellement pilaire (durée des vies de nos poils respectifs, si vous préférez) : en moyenne six ans chez l’humain, contre six mois chez le chien.

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Une phase de croissance très longue chez l’humain (presque toute la durée de la vie du cheveu), courte chez le chien, une phase télogène (période où le poil n’est plus relié à sa papille dermique et donc voit sa croissance achevée), proportionnellement très courte chez l’homme (au plus quelques semaines), alors que cette phase occupe normalement plus des trois quarts de la durée du cycle chez le chien. Dit autrement, les cheveux humains sont en croissance constante pendant la presque totalité de leur existence ; au contraire sa période de croissance est la partie la plus courte de la vie d’un poil animal.

Mais l’essentiel n’est pas là, mais dans ce que je rappelle à présent : une seule sorte de cheveu chez nous, mais deux sortes de poils bien différenciés chez notre compagnon préféré, avec pour chaque famille une fonction bien différenciée. C’est que, par un orifice il ne sort de la tête d’Homo sapiens qu’un seul cheveu à la fois (à défaut d’une idée pour l’ensemble) ; chez les mammifères, un orifice ne laisse pas s’échapper un poil unique, mais une touffe, composée d’un poil principal, plus long, et d’un certain nombre de poils secondaires, plus courts.

À quoi servent les poils secondaires, petits, souples, mais gorgés de sébum ? Ils constituent autour de la peau, une enveloppe presque imperméable dans le cas d’une fourrure saine et en bonne santé. Assez imperméable, en tout cas, pour résister à l’agression de l’humidité ou de la pluie, voire dans certains cas à celle d’un bain même prolongé.

Mais cet ensemble se montre relativement fragile ; résistance très faible aux agressions (frottements, grattage, vent, rayonnement solaire).

Il lui faut donc, en permanence, une enveloppe protectrice ! Celle-ci lui est assurée… précisément par les poils primaires, qui, pauvres en sébum, ne sont pas seulement plus longs, mais sont aussi plus épais, plus durs, plus raides et constituent une sorte d’armure, sous laquelle le duvet du sous-poil se trouve mis à même de donner toute sa mesure !

Un ensemble admirable, par conséquent, qui procure à l’animal une « tenue » parfaitement adaptée à toutes les circonstances (chaleur, froid, humidité, pluie, bains même prolongés…).

Je l’ai souvent dit ailleurs, mais je le répète ici : le « toilettage intelligent » ne peut être autre chose qu’une assistance raisonnée et aussi discrète que possible à cet équilibre naturel.

En effet, cet admirable équilibre peut être remis en cause par toutes sortes d’agressions internes (chute de poils, mauvaise action des glandes sébacées) ou externes (présence de corps étrangers dans la fourrure, de saletés, de souillures). Nos soins, s’ils sont « intelligents » ne peuvent viser autre chose que de venir pallier à d’éventuelles déficiences de la nature : peelings, brosses, bains pour éliminer de la fourrure les présences inutiles, et pour en rétablir l’ordre naturel, produits (crèmes, shampooings) pour assister l’action du sébum, et pour finir, un brushing soigné.

Pelages d’exception ?

« Mais le modèle que vous décrivez n’est pas applicable à tous les pelages, m’objectez-vous !

– Bien sûr que si !

– Vous êtes alors contredits par plusieurs standards de race, qui prétendent le contraire !

– Vous avez parfaitement raison, mais ce sont ces standards qui se trompent ! »

Certes, la méchanceté humaine a la capacité de sélectionner chez les animaux toutes sortes d’anomalies, et l’on trouvera chez le chien, en effet, une grande disparité dans la distribution du poil et du sous-poil. Pour autant, la sélection ne saurait transformer les éléments physiologiques de l’espèce : un chien reste un chien, et l’organisation de son système pilaire demeure incontournable.

L’observation au microscope du tissu cutané démontrerait l’existence de follicules, dans tous les cas, comme on peut d’ailleurs s’en persuader par une simple observation de la surface de la peau à l’aide d’une loupe.

On notera d’ailleurs, à ce propos, une surprenante obstination de dame nature : par exemple, chez le caniche, même après de très nombreuses coupes, on peut encore repérer des traces de poils primaires parmi les poils secondaires, en particulier dans le cas des couleurs gris ou abricot : les poils primaires ont certes perdu leur rigidité, mais gardent un peu de leur couleur d’origine, et se distinguent par une teinte légèrement plus foncée.

Pour un toilettage intelligent, par Michel Georgel

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